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Франция с 1789 года до наших дней. Сборник документов (составитель Паскаль Коши). La France contemporaine, de 1789 a nos jours. Recueil de documents (par Pascal Cauchy) - стр. 5

косвенные налоги на ряд товаров, преимущественно напитки и продукты питания.

cens m – ежегодные повинности, которые должен сеньору держатель цензивы.

Assemblée f intermédiaire – промежуточное собрание, второй этап выборов в депутаты Генеральных штатов от третьего сословия.

syndic m – синдик, представитель местного сообщества, избираемый для отстаивания его интересов перед сеньором и другими властями, а также для ведения ряда дел (например, сбора налогов, созыва ополчения, контроля за размерами барщины).

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La révolution devient violente. Les journées d’Octobre

Après la prise de la Bastille, le 14 juillet 1789 et l’émeute parisienne, le calme ne revient pas. Dans toutes les provinces l’agitation grandit. Pendant l’automne, les conflits se multiplient entre la nouvelle assemblée permanente (l’Assemblée nationale) et le Roi. La crise économique s’intensifie. Des rumeurs de complots contre l’Assemblée se propagent dans Paris. Le 5 octobre une foule insurrectionnelle, venue de la capitale, pénètre dans le château de Versailles et s’empare de la famille royale ramenée contre son gré à Paris le 6.

Mémoire de Madame de la Rochejaquelein

«Mon père, ma mère et Mme d’Estourmel furent les seuls du château qui veillèrent; comme nos fenêtres donnaient sur la rue des Réservoirs, et qu’on découvrait de là la place d’Armes et la cour des Ministres, on y voyait mieux l’agitation du peuple que partout ailleurs du château. On avait fait atteler quinze voitures du Roi à huit heures du soir, afin qu’il pût fuir avec ses gardes; mais, au lieu de leur faire traverser la place d’Armes et les cours, pour de là gagner la terrasse, ce qui était très facile, toutes les troupes étant alors sous les armes, on leur fit prendre le chemin de la grille du Dragon, par les rues, sans escorte; le peuple les força à retourner, plusieurs écuyers coururent risque de la vie; on vint dire à ce pauvre Roi que les voitures ne pouvaient arriver au château; ainsi il fut trahi encore pour cet objet.

On fit ranger les gardes du corps à cheval sur la terrasse pendant la nuit, et peu après on les fit partir pour Rambouillet.

Sur les cinq heures, maman vit beaucoup de peuple courir avec violence par des mouvements tumultueux; c’était de loin, elle ne put distinguer ce que c’était; elle sortit de son appartement avec mon père et Mme d’Estourmel; ils traversèrent la galerie de l’Opéra pour aller au vestibule de la Chapelle, qui menait à la grande galerie. Ils trouvèrent les portes fermées et tout dans la plus profonde tranquillité; heureusement ils rentrèrent, car l’instant d’après, la minute avant que le peuple envahît, nos domestiques vinrent dire que les gardes du corps étaient devenus fous; deux, courant à toutes jambes, avaient voulu entrer, on avait fermé la porte sur eux. Alors maman, ne pouvant plus tenir à ses inquiétudes, demanda à la sentinelle de la garde nationale, qui était à la porte de la cour de l’Opéra, sous ses fenêtres (mais elles étaient élevées à une hauteur énorme sur la rue), ce qui se passait dans la cour des Ministres, où elle voyait toujours le peuple dans la même agitation. Il dit: « Ce sont les gardes du corps, madame, » et il fît signe qu’on leur coupait la tête. Il n’était resté à Versailles que ceux de service, environ deux cents: ils furent poursuivis, plusieurs tués en se défendant en héros, la plupart se sauvèrent par mille déguisements. D’ailleurs on ne cherchait certainement pas à en tuer beaucoup, les meneurs surent bien arrêter le peuple, quand ils le voulurent.

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