Размер шрифта
-
+

Европейская аналитика 2018 - стр. 13

, analyse le politiste britannique Richard Sakwa, alors que le champ de ses intérêts légitimes [de la Russie] et comment Moscou a le droit de les exprimer reste flou19.

Les chances pour l’avenir

La ligne paneuropéenne s’est brisée sur la Crimée”, reconnaît M. Roubinski. Moscou n’a guère d’illusion sur la possibilité de relancer une relation privilégiée avec l’Europe, la Russie juge celle-ci alignée sur la politique hostile des États-Unis. Si elle devait l’être, ce serait à une condition: se voir reconnu un statut d’égal. “Ce qu’on a offert à la Russie n’est pas le Grand Occident (Greater West), mais l’adhésion à l’Occident dans son acception historique, et à une position subalterne”, résume Sakwa. C’est précisément ce que Moscou ne souhaite plus: “Nous ne supplierons personne [de lever les sanctions économiques qui frappe la Russie depuis 2014]” a prévenu le ministre russe des affaires étrangères, M. Lavrov, lors d’une conférence de presse commune avec son homologue belge, le 13 février dernier. Ce partenariat, s’il devait être relancé, s’inscrirait désormais dans une vision qui n’a plus rien à voir avec la vision gorbatchévienne d’un retour à l’Europe. “Le monde a changé. L’époque des blocs et des alliancesfermées estfinie”, s’agace , presque M. Fiodor Loukianov, rédacteur en chef de la revue Russia in Global affairs, lorsqu’on l’interroge sur l’avenir de l’idée paneuropéenne.

Quand les Européens reviendront à la raison, nous sommes toujours prêts à construire cette Grande Europe, ajoute M. Samarine. Nous visons l’intégration des intégrations c’est-à-dire un rapprochement et une harmonisation de l’Union européenne et de l’Union eurasiatique”.

La Russie voit désormais l’Europe comme un partenaire important, mais plus comme un destin historique. Tout en affirmant que la culture russe constitue une “branche de la civilisation européenne”, M. Lavrov affirme qu’il est “impossible de développer des relations entre la Russie et avec l’Union européenne comme au temps de la guerre froide, lorsqu’ils étaient au centre des affaires mondiales. Nous devons prendre acte des puissants processus en cours en Asie pacifique, au Moyen-Orient, en Afrique et en Amérique latine20. Moscou prétend pouvoir incarner un des pôles actifs d’un monde multipolaire. La crise de la zone euro puis le Brexit ont fait perdre à l’Union européenne son attractivité aux yeux des Russes, qui se réjouissent des menaces de découplage entre l’Europe et les États-Unis portés par Donald Trump. “Personne ne veut rejoindre un bateau qui coule

Страница 13